Le baccalauréat en poche, il intègre un BTS puis une école de management à Auxerre. Il a 25 ans quand il est recruté comme ingénieur d’affaires par un fonds de pension américain de la capitale. Son premier défi : « J’ai dû travailler 12 heures par jour pendant des mois pour me mettre au niveau. Mais pour décider, j’ai besoin de comprendre ». Il gagne bien sa vie mais il lui manque un truc : la famille. Retour à Cravant où il rejoint son père et ses deux frères dans l’entreprise familiale. Il pense « au départ rester deux ans » mais la boîte prospère et finalement, il est toujours là.
A 49 ans, ce père de famille de trois enfants a installé sa propre tribu dans une maison à Auxerre. Une ville qu’il aime et où « il y a tout à faire ». « Je me déplace partout en France pour mon travail. Ici, on a un pôle d’attractivité touristique incroyable avec l’abbaye Saint-Germain et un vrai potentiel, au bord de l’A6, pour devenir un hub logistique qui est l’avenir du business. Auxerre ne doit pas seulement être une ville où on s’arrête pour acheter du vin. »
Il s’est lancé en politique comme une évidence, « parce que je pensais que mon expérience de chef d’entreprise pouvait être utile au débat ». A Cravant bien sûr, comme conseiller municipal. Aux municipales de 2020 il reçoit un coup de fil de Crescent Marault qui lui propose de rejoindre sa liste à Auxerre. « Son calme, son pragmatisme et son ambition pour le territoire m’ont tout de suite convaincu».
Après l’élection, Nordine Bouchrou est nommé conseiller délégué aux associations (« j’en ai rencontrées une cinquantaine en trois mois »). Son abnégation lui vaut au printemps dernier de récupérer le porte feuille d’adjoint à l’urbanisme. Un poste clé dans une ville qui se prépare à une grande transformation. Mais aussi un vrai challenge intellectuel, comme il les aime.« Je multiplie les réunions pour être vite opérationnel. Je n’aime pas faire les choses à moitié. » Le mandat sera à ses yeux réussi « si l’équipe arrive à mettre en place ce qui a été avancé dans le projet de territoire ».
Entre ses activités professionnelles et son mandat d’adjoint, son temps libre assez réduit est d’abord consacré à sa famille. S’il aime regarder la F1 ou des combats de boxe à la télé, il joue encore au tennis. Mais malgré les années qui passent, il s’avoue toujours « aussi mauvais perdant »
